Obsolescence des lave-linge : une durabilité qui prend l’eau

Communiqué de presse #8
Paris, le 23 septembre 2019

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OBSOLESCENCE DES LAVE-LINGE : UNE DURABILITÉ QUI PREND L’EAU

L’association HOP // Halte à l’obsolescence programmée publie un rapport inédit sur l’obsolescence des lave-linge, en collaboration avec la start-up Murfy, experte de la réparation de gros électroménager à domicile. La conclusion du rapport est sans appel : en 8 ans, la durée de vie des lave-linge a diminué de 30% (passant de 10 ans en 2010 à 7 ans en 2018). Les auteurs déplorent cette tendance des lave-linge, présents dans 97% des ménages français, induisant une hausse des prix pour les clients (jusqu’ 15 euros de plus par an) et une empreinte écologique désastreuse (l’empreinte écologique du lave-linge en CO2 équivaut à un aller-retour Paris-Toulouse en avion).

Le rapport sonne l’alarme concernant l’inaccessibilité, la conception et le prix exorbitant de certaines pièces essentielles au bon fonctionnement de l’appareil et même des pièces d’usure (cartes électroniques, roulements et charbons moteur). Pour un certain nombre de marques (LG, Samsung,…), se pose la question de l’intentionnalité de l’irréparabilité.

Les cas d’irréparabilité soulignés dans le rapport, limitant la durée de vie de l’appareil, pourraient être interprétés comme de l’obsolescence programmée technique indirecte. « L’obsolescence représente un coût insupportable pour le consommateur comme pour l’environnement », souligne Laëtitia Vasseur, Déléguée Générale et co-fondatrice de HOP. « Les fabricants doivent donc améliorer la réparabilité et la durée de vie des lave-linges, dès leur conception », poursuit-elle.

En tant qu’expert de la réparation, Murfy estime par ailleurs que 60% des pannes auraient pu être évitées, la plupart étant liées à un manque d’entretien. De plus, dans 50% des cas, il est possible de faire réparer son gros électroménager sans la moindre pièce détachée. Il en va ainsi de la sensibilisation des consommateurs pour un usage responsable de leur
électroménager, même si tout n’est pas de leur ressort.« La mise en place de l’indice de réparabilité, via l’adoption de la loi anti-gaspillage, permettra d’aller dans ce sens. Plus le consommateur sera informé, plus il sera en mesure d’agir » précise Guy Pezaku, CEO de Murfy.

Le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire débattu le 24 septembre au Sénat représente, en effet, une opportunité à saisir pour allonger la durée de vie des biens. Les parlementaires peuvent mettre en place au moins 3 mesures fortes :

  • Rendre clairement illégales les techniques qui visent à entraver la réparation des appareils, dans le cadre du délit d’obsolescence programmée,
  • Imposer un indice de réparabilité obligatoire dès 2021, fiable et transparent, première étape vers un indice de durabilité,
  • Imposer des normes obligatoires et l’installation d’un compteur de cycles pour les lave-linge, innovation utile, à l’image des compteurs kilométriques de nos voitures ;

 

Les chiffres clés du rapport

8 ans : durée d’usage moyen aujourd’hui (2019)
12 ans : durée d’usage que souhaitent les consommateurs
2 700 000 nouvelles machines vendues chaque année
1 million de tonnes de C02 rejeté dans l’atmosphère
250 millions de kg de déchets électroniques (D3E) chaque année
84% des remplacements de lave-linge ont lieu en raison d’une panne ou d’un
dysfonctionnement
70 kg : poids d’un lave-linge en moyenne
2 tonnes de matières mobilisées sur tout le cycle de vie du lave-linge
19% des pannes est un problème de vidange
60% des cas sur des pannes sont liées à un défaut d’entretien
50% des réparations de lave-linge hors garantie se réalisent sans changer de pièces détachées
30 % des pannes sont dues à la carte électronique, dans le cas d’une pose de pièce, c’est la
première cause de panne des lave-linge
200 euros : coût moyen d’une carte électronique
7% des pannes dues aux roulements
5% du chiffre d’affaires moyen annuel de l’entreprise calculé sur ses trois derniers chiffres
d’affaires annuels : sanction en cas de délit d’obsolescence programmée

 

Contacts presse – EDIFICE Communication
Laëtitia Guittard – 06 76 13 71 55 – laetitia@edifice-communication.com
Marie-Ange Juet – 06 89 96 09 94 – marie-ange@edifice-communication.com
Etienne Richet – 07 85 8964 57 – etienne@edifice-communication.com

1 commentaire
  1. Bonjour,
    Je suis heureux que vous insistiez sur le caractère ultra important de l’entretien des appareils électroménagers. C’est la clef de leur durabilité. Nous vivons une époque où tout va vite, et on ne consacre que (trop) peu de temps à ces machines qui nous rendent pourtant beaucoup de services. Oui, nous sommes dans une société de consommation, qui pousse plus à jeter et racheter pas cher, qu’à acheter de la qualité, bien entretenir et réparer. A l’image du secteur automobile, toutes les machines font le travail ; mais bien entretenues, elles vont plus loin.
    Que les fabricants fournissent ou non un nouvel indice (facilité de réparation, etc.), ne changera pas grand-chose à mon avis, mais cela permettra peut-être aux consommateurs d’être, plus concernés et plus soigneux.
    Cordialement,

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